LE SOIR PUBLIE LE DOSSIER BETTENCOURT CENSURÉ DE MEDIAPART

Publié le par FDG Orange

 

A l’instar d’autres sites français, nous publions les informations sur l’affaire Bettencourt que la justice française interdit à Mediapart de diffuser.

 

Au terme de trois ans de longue lutte judiciaire, le site d’informations Mediapart va plier sous les coups ce lundi soir  : à minuit au plus tard, le site créé par Edwy Plenel va retirer les contenus liés à Liliane Bettencourt, héritière de l’empire L’Oréal et une des trois plus grandes fortunes de France. Voici trois ans, Mediapart a en en effet révélé le contenu d’enregistrements pirates effectués par le majordome de Bettencourt, Pascal Bonnefoy, et transmis à deux médias, Mediapart et Le Point. Ce majordome affirmait avoir agi de la sorte parce qu’il en avait assez de voir sa patronne grugée par des gens malhonnêtes.


L’affaire a rapidement pris une tournure de scandale d’Etat, pas tellement en raison des soupçons de fraude fiscale autour de la fortune de Liliane Bettencourt mais bien entendu à cause des risques de conflits d’intérêt dans ce dossier. Dans les enregistrements, il apparaît que le gestionnaire de fortune des Bettencourt, Patrice de Maistre, souligne le fait que la femme de l’ancien ministre français du Budget et trésorier de l’UMP (le parti de Nicolas Sarkozy) est un plus par rapport aux dossiers Bettencourt. Une ex-comptable de Bettencourt dira devant les juges qu’un financement illégal de la campagne 2007 de Sarkozy ait pu sortir des caisses de son ex-patronne.


Mediapart a publié des milliers d’articles sur ce sujet. Depuis trois ans, Patrice de Maistre épuise les recours judiciaires contre la première décision de justice qui, en juillet 2010, a donné raison aux deux médias. Mais voilà que, le 4 juillet dernier, le monde de la presse a découvert avec stupeur une décision de la Cour d’appel de Versailles assimilée par les défenseurs de la liberté de presse et d’expression à de la censure. En effet, bien que les enregistrements aient été exploités par la justice française et ont conduit à des mises en examen, la Cour d’appel a ordonné à Mediapart de retirer sons et informations « volés » en raison de l’atteinte à la vie privée que représente leur divulgation et leur maintien sur internet ! « Cela équivaut à considérer qu’il existe une distinction entre ce que l’on peut faire en termes de liberté d’expression dans un prétoire ou en direction du citoyen », conteste Philippe Nothomb, directeur juridique du Soir.


C’est une des raisons pour laquelles Le Soir, comme d’autres journaux et sites français ou suisses, a décidé de s’associer au combat de Mediapart (Le Point ne s’y est pas joint) en hébergeant sur le site www.lesoir.be les informations et les enregistrements que Mediapart est obligé de retirer de son propre site sous peine d’une astreinte extrêmement élevée : le site a évalué à 752 millions d’euros par mois ce qu’il devrait payer (autrement dit mettre la clé sous le paillasson) s’il laissait ces informations en ligne La suite sur LeSoir.be

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article