RETRAITES, ENSEMBLE LE 10 SEPTEMBRE

Publié le par FDG Orange

 

Alors que le patronat réclame une nouvelle réforme des retraites, que le gouvernement entend faire passer la sienne dès septembre, la CGT, FO, la FSU et SUD-Solidaires appellent à une journée d’action interprofessionnelle le 10 septembre. Pour l’emploi et les salaires, conditions de la pérennité du système de retraites, pour une revalorisation du travail, la mobilisation commence maintenant.



Décidément, les mêmes politiques produisent les mêmes effets. Si les salariés ont majoritairement voté, voici un an, contre les politiques menées par le précédent locataire de l’Élysée, c’est bien parce qu’elles leur devenaient insupportables. Aujourd’hui, la majorité a changé, mais force est de constater que c’est toujours le Medef qui se fait entendre du gouvernement et parvient à imposer ses orientations. Le chômage poursuit sa hausse intolérable. Des sites industriels rentables sont fermés à la demande d’actionnaires dont les profits continuent de grossir, au point que plus de l’équivalent des PIB cumulés des États-Unis et du Japon sont exportés dans des paradis fiscaux. Plus de mille salariés rejoignent chaque jour Pôle emploi. Ceux en CDD et en intérim sont parmi les premiers sacrifiés et les ruptures dites conventionnelles se multiplient. Les salaires, eux, sont en berne. Dans le privé, comme dans le public. François Hollande déclare lors d’une conférence de presse à la fin du sommet européen à Bruxelles que les fonctionnaires ne doivent pas être une « variable d’ajustement » pour assainir les finances publiques, mais il ajoute aussitôt : « Qu’est-ce que je demande aux fonctionnaires ? C’est de ne pas avoir d’augmentation du point d’indice. » Comme en 2012. Comme en 2013. Les services publics sont affaiblis. Les minima sociaux et les pensions stagnent aussi. Quant aux privés d’emploi, la revalorisation obtenue frise l’indécence. 66,2 % des demandeurs d’emploi indemnisés, soit environ 1 576 000 personnes, voient leur allocation revalorisée de 7 ou de 17 centimes par jour depuis le 1er juillet. Le conseil d’administration de l’Unedic a « décidé d’une revalorisation de 0,6 % de l’allocation minimale et de la partie fixe de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) ». L’allocation minimale passera à 28,38 euros par jour (plus 17 centimes), soit environ 850 euros par mois et, pour ceux dont les allocations comprennent une part variable (fonction de l’ancien salaire), la partie fixe augmentera de 7 centimes à 11,64 euros. Inégalités et pauvreté continuent d’augmenter selon toutes les statistiques.


« La pauvreté augmente en France depuis 2008 et sa progression affecte davantage les enfants », annonce même le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE). Il compte, rien qu’en métropole, 2,665 millions d’enfants vivant en 2010 dans une famille pauvre, soit 19,6 % de la population des moins de 18 ans : un enfant sur cinq. Et l’on peut même « craindre que le nombre d’enfants pauvres en France ne soit aujourd’hui plus proche de trois millions », ajoute-t-il, avec pour ceux-ci « de très grands risques d’être en échec scolaire, puis d’être mis à l’écart du marché du travail ». Durant cette période de congés scolaires, les associations de solidarité ou caritatives sont submergées. Quant aux mauvaises conditions de travail, elles ne cessent de faire des dégâts, sur la santé physique comme psychologique des salariés.

 

Une journée d’action pour un vrai débat national, ouvrant la voie au changement


Les retraites dans le viseur
Le patronat, pourtant, en réclame encore. L’État (avec, dans certains cas, les collectivités territoriales) aura dépensé sur nos impôts 20 milliards d’euros pour le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE, décidé en 2012), 172 milliards d’euros en aides et exonérations diverses (identifiés par la Cour des comptes en 2010), 4 autres milliards d’euros d’aides à l’industrie… mais le Medef veut encore baisser de cinquante milliards sur cinq ans les cotisations versées à la Sécurité sociale et d’autant ses impôts. Il a obtenu la transposition dans la loi de l’ANI du 11 janvier qui flexibilise davantage le travail, mais il veut « débroussailler », c’est-à-dire restreindre le Code du travail et les droits des salariés… Les champions du risque, comme le Medef entend présenter le patronat, veulent en faire porter en réalité tout le poids sur les salariés.


Une fois encore, c’est à nos retraites qu’il veut s’en prendre. Son ambition ? Réduire davantage ce qu’il nomme les « charges sociales », qui sont en fait les cotisations versées à ce grand acquis du Conseil national de la Résistance : la Sécurité sociale. Pour cela, il veut accroître encore l’âge de départ en retraite et le nombre d’années de cotisations. Ses prétextes ? On les connaît : ce sont ses dogmes depuis des années. D’une part, il faudrait apprendre à considérer le travail non comme ce qui produit la richesse des entreprises et de l’économie, mais comme un « coût » à réduire selon les lois d’un dumping social mondialisé. Une rengaine qui élude aussi le coût réel du capital, dont la part de rémunération dans les richesses créées par les salariés ne cesse d’augmenter depuis plusieurs décennies. Et qui néglige les manques à gagner que sont, pour la compétitivité des entreprises françaises, les déficits d’investissement productif, dans la recherche, la formation, l’innovation… Autre antienne : la durée de vie augmentant, il faudrait travailler plus longtemps. C’est oublier que, si la durée de vie augmente, ce dont on ne peut que se réjouir, ce n’est pas en bonne santé pour tous ; qu’aux deux bouts de la chaîne, des plus jeunes aux seniors, le chômage croît massivement ; que le patronat refuse toujours l’aboutissement d’une négociation de plusieurs années sur la prise en compte de la pénibilité ; ou encore que les femmes, notamment, parmi les premières victimes des carrières hachées et des bas salaires, en seraient particulièrement affectées… La suite sur
NVO

 

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